Le Cap, Afrique du Sud (PANA) – Vingt ans après l’avènement de la démocratie et la naissance d’une nouvelle Afrique du Sud jugée non raciale, le racisme continue à persister et à être très répandu dans ce pays, si l’on en croit la Commission sud-africaine en charge des droits de l’Homme (Sahrc) qui a déclaré avoir reçu 500 plaintes liées au racisme au cours de l’année passée.
Au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi à Johannesburg, le président de la Commission sud-africaine en charge des droits de l’Homme (Sahrc), en la personne de Lawrence Mushwana, a déclaré que les réclamations liées au racisme représentent 45 pour cent des plaintes reçues par la commission, avant de souligner que c’est dans le milieu scolaire et universitaire que le racisme est plus ambiant au vu du nombre de plaintes reçues.
Le président de la Sahrc, M. Lawrence, a par ailleurs souligné que la commission va bientôt s’embarquer dans une campagne pour une audience nationale destinée à recueillir les réactions et à écouter les victimes des incidences raciales, particulièrement dans les universités du pays qui nécessitent une nouvelle approche et de nouvelles réformes face aux enjeux de transformation qui les guettent.
Récemment, d’après la Commission Sud-Africaine des Droits de l’Homme, deux étudiants blancs auraient été accusés d’avoir foncé en voiture sur un étudiant noir alors qu’il marchait sur la place réservée aux piétons avant de le violenter plus tard au sein de l’université Free State (Ufs). Un autre cas sur lequel la commission est en train de faire des enquêtes, concerne la direction de l’établissement de Viljoen situé à Bloemfontein où des élèves de race noire accusent la direction de l’établissement de proférer constamment des propos racistes à leur endroit.
La commission a, dans ce sens, exhorté l’université Free State et l’école Viljoen de Bloemfontein de collaborer et de sanctionner les actes racistes au sein de leurs établissements respectifs.
Toujours dans le cadre de la dénonciation des actes discriminatoires et racistes, la Sahrc a attiré l’attention des autorités sud-africaines sur les installations sanitaires dans Le Cap qui, selon elle, violent la dignité des personnes démunies vivant dans les baraques. D’après la Commission sud-africaine en charge de la lutte contre le racisme, les populations pauvres de la ville du Cap, dont la majorité est composée de Noirs, vivent dans des habitations informelles où les règles d’hygiène les plus élémentaires sont bafouées et presque inexistantes. La commission appelle par ailleurs à la démolition des toilettes inhumaines utilisées par ces populations, avant d’appeler les autorités locales du Cap à construire des toilettes décentes et conformes aux normes sanitaires.
Réagissant par rapport aux conclusions et aux déclarations de la Sahrc sur la situation des populations locales dans la ville du Cap, le maire de la ville, Patricia De Lille, a condamné ce qu’elle appelle un acharnement des membres de la Commission sud-africaine en charge des droits de l’Homme sur sa localité, avant de contester la description de la situation de sa ville faite par la commission.
La Sahrc, rappelle-t-on, a été mise sur pied par l’Etat sud-africain pour soutenir la démocratie constitutionnelle. C’est une structure qui s’engage à promouvoir le respect, l’observation et la protection des droits de l’Homme dans le pays.