Les travailleurs du quotidien francophone algérien « Liberté » en grève illimitée

Posté dans : Afrique, Algérie

PANA

Alger, Algérie – Les travailleurs assimilés du quotidien « Liberté », un des plus grands quotidiens francophones algériens appartenant au patron de Cevital, Issad Rebrab, ont décidé d’observer une grève illimitée à partir de ce jeudi pour exiger l’application d’une nouvelle grille salariale, fruit de près d’une année de négociations.

Les journalistes ne se sont pas associés à ce débrayage bien que bon nombre d’entre eux aient signé une motion de soutien.

Un préavis de grève a été déposé il y a huit jours par la section syndicale du journal, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), auprès de la direction qui estime que les négociations sont toujours en cours.

Dans un communiqué publié mercredi, la section syndicale dénonce le bas niveau des salaires des travailleurs, alors que leur entreprise est en très bonne santé financière.

« L’entreprise fait un chiffre d’affaires faramineux, au moment où la quasi-majorité des travailleurs mange son pain noir », assène la section syndicale.

« La masse salariale n’a pas évolué d’un iota depuis plus d’une décennie, alors que le chiffre d’affaires, lui, a connu des courbes ascendantes et ininterrompues, générant une marge commerciale exorbitante », précise-t-elle.

« L’augmentation de la masse salariale engendrée par la grille des salaires n’est qu’une petite goutte dans un océan d’argent mais, malgré cela, la direction refuse d’améliorer la situation socioprofessionnelle des travailleurs qui vivent dans un environnement économique caractérisé par une dégradation fulgurante du pouvoir d’achat, une inflation qui consume leur maigre salaire, jour après jour, ajoutée à une dévaluation de la monnaie nationale », explique-t-elle encore.

Cet argumentaire ne semble pas avoir convaincu le patron de Cevital qui, jugeant les propositions du syndicat trop exagérées – des augmentations de près de 100 pc – a fait au milieu de la journée de mercredi une contre proposition, à savoir une augmentation salariale de 37,7 pc, dans l’espoir de faire revenir les travailleurs sur leur décision.

Peine perdue, la section syndicale a maintenu son mot d’ordre de grève et le journal est absent aujourd’hui des kiosques.

Cette action inédite dans la presse algérienne a fait tache d’huile auprès d’autres rédactions.

Le collectif des journalistes du journal francophone « Le Quotidien d’Oran » a déposé mercredi un préavis de grève auprès de a direction pour l’amener à respecter ses engagements de procéder à des augmentations salariales, pris en janvier 2013.

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