Des experts financiers, des analystes et des avocats d’Afrique se sont réunis à Nairobi pour discuter des stratégies visant à freiner les flux financiers illicites du continent, qui entachent les revenus des états estimés à 50 milliards de dollars US chaque année, par le biais de l’évasion fiscale par les sociétés multinationales étrangères.
Des experts d’organisations panafricaines, y compris la Commission de l’Union Africaine (CUA), la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque Africaine de Développement (BAD) ont décidé de poursuivre des « projets spéciaux » pour lutter contre les flux financiers illicites grâce à la coordination des approches politiques.
« Compte tenu de la mosaïque d’acteurs et d’initiatives en cours et les perspectives sur les différentes dimensions des flux financiers illicites (IFFs) au niveau national, régional et mondial, il y a besoin de cohérence, de coordination et de partenariats complémentaires, » a déclaré Aida Opoku-Mensah, Responsable des Initiatives Spéciales de la CEA.
Les experts qui ont participé à un atelier de deux jours pour galvaniser le soutien parmi les groupes qui ont à relever le défi d’endiguer les flux financiers illicites (IFFs) d’Afrique, ont souligné la nécessité de plus de travail à faire par le biais de mesures tangibles en vue d’une approche cohérente pour freiner les IFFs.
Opuku-Mensah a déclaré que les pays Africains ont besoin d’exercer plus d’efforts pour traiter les flux financiers illicites.
Des experts financiers déclarent que la plupart des entreprises étrangères établies au sein du continent acheminent des fonds du continent par le biais de contrats d’entretien d’équipements coûteux et d’autres formes de financement, y compris la location d’équipements qui permettent à des milliards de dollars de revenus d’être payés par les entreprises étrangères exonérées d’impôts.
La CEA a affirmé dans une déclaration qu’un consortium a été formé pour endiguer les IFFs et serait chargée de surveiller la mise en œuvre des recommandations du rapport du Groupe de Haut Niveau sur les IFFS, qui était présidé par l’ancien Président Sud-Africain Thabo Mbeki.
« L’accord sur les fonctions et l’applicabilité du consortium ainsi que le plan de mise en œuvre permettant de contrer les IFFs va booster ce consortium dans l’étape suivante de mise en œuvre, » a noté Opuku-Mensah.
Elle a déclaré que la mise en œuvre des recommandations du rapport du Groupe de Haut Niveau a « toujours été soutenue par une grande approche, élargissant ainsi les possibilités de partenariats complémentaires entre des établissements et des acteurs. »
Ceci, a-t-elle ajouté, est la raison pour laquelle le consortium a été créé, non seulement pour tirer parti des partenariats, mais c’est également une plate-forme pour le partage d’expériences et surtout, orienter et s’engager dans la mise en œuvre concrète pour enrayer les IFFs de l’Afrique.
Présentant les termes de référence pour le consortium, l’avocate Monjaku Gumbi, Conseillère à la Fondation Thabo Mbeki, a déclaré que l’Afrique est un exportateur net de capitaux et que le continent n’aura d’excuses envers personne pour sa lutte contre les IFFs.
Elle a déclaré qu’il y a un besoin pour les organisations qui travaillent sur le forum de collaborer les uns avec les autres sur les activités connexes aux niveaux national et continental.
Des institutions se sont réunies pour discuter de la collaboration dans la production et la diffusion de connaissances sur les flux financiers illicites.
Elles ont également discuté des moyens de renforcer le cadre institutionnel, réglementaire et humain de plusieurs institutions de l’état pour lutter contre les sorties de fonds.
Le consortium devrait contribuer à l’élaboration du rapport annuel sur l’arrêt des IFFs qui serait soumis aux chefs d’état et de gouvernements de l’Union Africaine.
Source PANA