Le journaliste vétéran, Alfred Taban, est placé en garde à vue depuis dimanche pour avoir appelé le président sud-soudanais, Salva Kiir et son premier vice-président, Riek Machar, à démissionner afin d’aider à trouver une issue au conflit dans leur pays, révèle ce lundi un quotidien soudanais.
Selon le journal « Al Tayar », qui cite un membre de sa famille, Taban a été arrêté après qu’il s’est rendu au siège des services de sécurité à Juba, suite à un appel téléphonique le convoquant devant les autorités en même temps qu’une jeune journaliste, Ann Nimiryanoa, qui collabore avec lui dans son journal, « Juba Monitor », qui a été libérée plus tard.
M. Taban, rédacteur en chef et propriétaire du quotidien indépendant « Juba Monitor », était connu comme un défenseur des droits de l’Homme bien avant que son pays ne prenne son indépendance du Soudan en 2011.
Lorsqu’il vivait à Khartoum, il publiait, avec deux Sudistes et un Nordiste, un quotidien indépendant, « Khartoum Monitor », qui militait pour la liberté et les droits de l’Homme.
Après avoir déménagé à Juba, capitale du Soudan du Sud, il commença à publier « Juba Monitor » depuis Kampala, en Ouganda, en raison de problèmes d’impression au Soudan du Sud, mais lui-même est resté à Juba.
Selon Mme Nimiryanoa, elle s’est rendue avec M. Taban au siège des services de sécurité où ce dernier a été placé en garde à vue alors qu’elle était relâchée.
D’après elle, les agents de sécurité ne l’ont pas interrogé ni porté aucune accusation à son encontre, ils l’ont juste enfermée derrière les barreaux.
Pour cette dernière, M. Taban a été arrêté pour avoir écrit un « éditorial provoquant » dans lequel il demande à Kiir et Machar de démissionner afin qu’on trouve une issue à la crise au Soudan du Sud. L’éditorial est intitulé « Kiir et Machar doivent être révoqués ».
« Il est regrettable que notre collègue, Alfred Taban, rédacteur en chef du « Juba Monitor », au Soudan du Sud, ait été arrêté pour n’avoir fait qu’exprimer une opinion politique, à savoir demander à Kiir et Machar de démissionner pour aider à mettre un terme à la crise », a dénoncé lundi le rédacteur en chef du quotidien « Al Tayar », Osman Mirgahni.
Selon lui, M. Taban est connu comme quelqu’un de professionnel et d’objectif dans ses écrits et ses analyses.
Les derniers combats au Soudan du Sud, qui ont fait plus de 260 morts, ont éclaté le 7 juillet à Gudele, près de Juba, opposant les troupes fidèles au président Kiir et à son premier vice-président Machar.
Le soir du 8 juillet, des coups de feu ont été tirés devant le palais présidentiel où le président et le vice-président étaient réunis. Lors de la conférence de presse conjointe ayant suivi cette rencontre, les deux dirigeants ont lancé un appel au calme et exhorté leurs forces à cesser les combats.
D’autres échanges de tirs nourris étaient entendus le dimanche matin avec quelques obus en direction des troupes de l’ONU, ainsi que d’autres combats armés qui ont éclaté le lundi 11 Juillet.
D’après la traduction de Oumar Diouck