La presse sommée de ne pas semer le chaos pendant les élections en Guinée

Posté dans : Afrique, Guinée-Conakry

Président Alpha Condé

By PANA

Conakry, Guinée  – Le ministre guinéen de la Sécurité et de la Protection civile, El hadj Madifing Diané, a sommé, vendredi, la presse nationale à ne pas semer le chaos avant, pendant et après les élections législatives du 24 septembre prochain, dont la campagne s’ouvre ce vendredi à minuit pour environ un mois.

Dans une déclaration radiodiffusée, le ministre Diané a invité la presse publique et privée au respect de la déontologie, à ne diffuser que des informations puisées à la source, exhortant ainsi les hommes et femmes de presse à approcher « les sources fiables » avant toute diffusion.

Plusieurs voix se sont élevées au sein de la population pour accuser la presse d’avoir mis le feu sur l’huile lors des récentes manifestations de certains partis d’opposition qui organisaient des marches qui se voulaient pacifiques, mais transformées en affrontements  sanglants avec les forces de l’ordre et au cours desquelles des dizaines de morts ont été recensés dans les deux camps,  des centaines de blessés, ainsi que des destructions massives de biens publics et privés.

M. Diané a aussi dit qu’il respecterait le choix de ses compatriotes devant élire les 114 députés qui vont remplacer les membres du Conseil national de transition (CNT-organe consultatif ) en place depuis le coup d’état de 2008 à la suite du décès du président Lansana Conté, dont la formation politique, le Parti de l’unité et du progrès (PUP), fortement représenté dirigeait le parlement depuis les dernières élections de 2002 jusqu’au putsch.

« Je serais le responsable de la sécurité de tout le peuple guinéen et j’exhorte mes compatriotes à privilégier le dialogue et à bannir la violence », a déclaré le ministre, précédemment ambassadeur au Sénégal, rappelé au bercail depuis seulement trois mois pour prendre la tête du département de la Sécurité au lendemain de violents accrochages entre des militants de l’opposition et les forces de l’ordre.

Haut cadre de la police, très respecté dans son milieu, ayant occupé de hautes fonctions sous la première République du temps du défunt président, Ahmed Sékou Touré, le ministre Diané a dit que tous les leaders politiques bénéficieront d’une meilleure protection pendant tout le processus.

Le gouvernement a prévu de déployer 15.000 agents (gendarmes et policiers) sur toute l’étendue du territoire national  pendant tout le processus électoral pour assurer la sécurité des populations et la transparence du scrutin.

Les présentes élections législatives, qui devaient être organisées en 2011, ont été reportées à plusieurs reprises à cause de grosses divergences entre le pouvoir et plusieurs partis d’opposition regroupés au sein de blocs qui ont longtemps accusé le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir) du président Alpha Condé et les partis de la mouvance présidentielle de préparer « des fraudes à grande échelle ».

La série de négociations, dirigée par le facilitateur désigné des Nations unies, l’Algérien Said Djinitt, aidé de deux facilitateurs locaux, a abouti à un accord  entre le pouvoir et les partis d’opposition, autorisant le déblocage du processus électoral.

Un comité de veille, composé de magistrats, des représentants des partis politiques et des partenaires au développement, a été récemment mis en place pour assurer la transparence du scrutin pour lequel la Commission électorale nationale indépendante (CENI) annonce avoir inscrit sur les listes électorales environ 5,2 millions d’électeurs appartenant à 31 partis politiques.

Plusieurs partis de l’opposition ont scellé des alliances pour aller à la quête des suffrages face au RPG et à la dizaine de formations appartenant à la mouvance présidentielle.



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