Addis-Abeba, Éthiopie (PANA) – Les populations des pays africains doivent veiller à ce que leurs gouvernements respectifs soient consolidés pour qu’ils puissent toujours mener les bonnes politiques, afin de débarrasser le continent des fléaux de la pauvreté, de l’ignorance et de la maladie, a déclaré, dimanche, le vice-président par intérim de la Banque Africaine de Développement et économiste en chef, Steve Kayizzi-Mugerwa.
»Lutter contre la pauvreté, la maladie et l’ignorance équivaut à œuvrer pour la transformation de l’économie. Si les populations sont bien nourries, ont accès aux services de santé et d’éducation, nous aurons alors transformé nos pays », a affirmé aux journalistes le responsable de la BAD, en marge de la IXème Conférence Economique des Nations Unies pour l’Afrique (African Economic Conference, AEC), qui se tient à Addis-Abeba sous le thème »Connaissances et Innovation pour la Transformation de l’Afrique ».
La BAD a organisé cette réunion en collaboration avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) pour mettre en perspective un certain nombre de questions brûlantes de développement sur le continent africain.
Les experts dans différents domaines et les décideurs politiques présents à la conférence de trois jours qui a débuté samedi, abordent les types possibles d’innovation dont l’Afrique a besoin et les connaissances pertinentes pour faire avancer le continent et ses populations.
« Si nous réduisons la pauvreté à zéro, l’ignorance à zéro, la maladie à zéro, nous pourrons alors, en tant qu’Africains, dire que »nous sommes là où nous voulons être ». La réduction de la pauvreté à un niveau zéro est une chose relative mais l’Afrique doit, au moins, se débarrasser de la pauvreté absolue « , a expliqué M. Kayizzi-Mugerwa.
Il a exhorté les médias africains à porter le message qui sortira de la conférence de cette année sur la transformation du continent aux gouvernements et au grand public, afin que tout le monde et chaque établissement public ou privé joue son rôle.
« Dans chaque pays, il doit y avoir un gouvernement dévoué et une pression de la population pour faire entendre les revendications et faire en sorte que les gouvernements répondent aux demandes sociales des populations », a souligné l’économiste en chef de la BAD.
« A la BAD, nous nous considérons comme une banque de connaissances, parfois la BAD est considérée comme une banque d’infrastructures à cause des projets qu’elle finance, mais nous avons une autorité morale pour apporter le message de la transformation de l’Afrique.
»Les décideurs politiques doivent comprendre les questions qui sont discutées là-bas. Nous pouvons tout tenter pour aider les populations, mais le but est d’avoir des gouvernements efficaces. Les gouvernements devraient être consolidés. La BAD ne va pas exister si elle n’est pas entre les mains de gouvernements solides.
»En termes de besoins de l’Afrique, la BAD est une très petite banque. Voilà pourquoi nous collaborons avec les gouvernements, nous fournissons des services de conseil et nous avons trouvé une niche dans la promotion des compétences locales. Mais toutes les choses que nous faisons, ont un objectif plus large, le progrès et l’amélioration de la qualité de vie des populations », a déclaré M. Kayizzi-Mugerwa.
Parallèlement, l’économiste en chef du Pnud pour l’Afrique, Ayodele Odusola, a exhorté les institutions publiques et privées sur le continent à utiliser la science et la technologie modernes pour générer des emplois pour les jeunes.
« Une très grande population en Afrique est dans le groupe de jeunes. Le nombre absolu de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté en raison de l’augmentation du taux de la population. Cela nécessite de l’innovation pour créer des emplois décents pour les jeunes et mettre en place davantage de centres de connaissances pour acquérir des compétences », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en marge de la CEA.
« Les jeunes représentent la majorité de la population en Afrique. Le nombre absolu de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté en raison de l’augmentation du taux de la population. Cela nécessite de l’innovation pour créer des emplois décents pour les jeunes et mettre en place davantage de centres de formation pour leur permettre d’acquérir des compétences », a poursuivi M. Odusola.
Selon l’économiste, il est difficile de créer suffisamment d’emplois avec le niveau actuel des infrastructures en Afrique, en particulier en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique et les transports.
M. Odusola a noté que la gouvernance a un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre de projets destinés aux personnes vivant dans les zones défavorisées afin de transformer leur productivité économique.
« L’Afrique doit utiliser les connaissances et l’innovation pour faire avancer la transformation qui va se traduire en développement humain », a-t-il martelé.