Kigali, Rwanda (PANA) – L’Agence Rwandaise de Régulation des Services d’Utilité Publique (RURA), un organe gouvernemental, a annoncé avoir autorisé pour compter de ce vendredi, la suspension de la retransmission des émissions de la Radio BBC en langue nationale Kinyarwanda, sur l’ensemble du territoire national, quelques semaines après que cette chaîne britannique a diffusé le nouveau documentaire controversé intitulé « Rwanda’s untold story » (l’histoire jamais contée du Rwanda).
Dans un communiqué rendu public à Kigali, l’instance publique rwandaise de régulation affirme avoir reçu des plaintes pour incitation à la haine, au divisionnisme, à la négation et à l’occultation du génocide par la BBC dans son nouveau documentaire réalisé par la journaliste britannique, Jane Corbin.
« Une enquête a été ouverte au sujet de ces allégations et les résultats qui en sortiront permettront de déterminer de nouvelles mesures à prendre », a ajouté le communiqué officiel vendredi soir.
Cette suspension de la diffusion des programmes de la BBC en modulation de fréquence et par satellite intervient deux jours après que quelques milliers de manifestants dont essentiellement des jeunes et des femmes, ont défilé dans les rues de Kigali pour dénoncer le nouveau documentaire controversé.
Dans le même registre, le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagamé, s’est récemment interrogé sur cette attitude tendancieuse de la chaîne britannique qui a voulu « discréditer intentionnellement certaines autorités du pays » à travers ce nouveau documentaire réalisé par la journaliste, Jane Corbin.
S’exprimant devant le Parlement rwandais le 14 octobre, le dirigeant rwandais a estimé qu’au regard de ce documentaire, il est aisé de conclure que depuis longtemps, le Rwanda et le continent africain ont subi des décennies de mauvaise couverture journalistique par certains médias occidentaux mal intentionnés.
« Les limites de la liberté d’expression au sein de l’opinion du monde occidental restent sujet à controverse, à l’image du contenu de ce documentaire », a alors martelé le président Kagamé, visiblement en colère.