Johannesbourg, Afrique du Sud (PANA) – Greenpeace a lancé, jeudi, son projet anti-charbon qui donne un visage humain au charbon et défie les Sud-Africains à se poser des questions sur la source de l’énergie du pays.
« Plus de 90% de l’électricité de l’Afrique du Sud est générée à partir de la combustion du charbon et ce sont les communautés qui vivent dans l’ombre de ces centrales au charbon qui portent le poids de la dépendance du pays au charbon », a souligné l’organisme international pour la protection des droits de l’environnement dans un communiqué rendu public.
« Au-delà des chiffres et des statistiques, il y a un visage humain derrière le charbon en Afrique du Sud, et ce visage appartient à des centaines de milliers de personnes qui vivent avec la réalité quotidienne du charbon dans leurs communautés. C’est la réalité quotidienne des gens qui racontent la véritable histoire du charbon’’, a déclaré le grand militant de Greenpeace Afrique chargé du climat et de l’énergie, Melita Steele.
Au cours de récents travaux dans la zone de Witbank, Greenpeace a vu d’elle-même, les problèmes auxquels de nombreuses communautés visant près des gisements de charbon sont confrontées au quotidien.
Greenpeace a déjà publié plusieurs rapports montrant les impacts de charbon à la fois sur la santé des populations et sur les ressources en eau en Afrique du Sud.
Selon Mme Machete résidant à Masakhane, une communauté proche de la centrale de charbon de Duvha : « Vous voyez de la poussière noire sortant de votre nez et lorsque vous essayez de racler votre gorge, il en sort une salive noire … Ils ne nous disent rien à l’hôpital; ils nous donnent seulement des médicaments et nous disent que nous irons mieux. Mais lorsque vous essayez de moucher un enfant, ou si vous avez la grippe et essayez de vous moucher, vous verrez du mucus noir sur votre chiffon ».
Greenpeace a déclaré que les éléments de preuve soutiennent le fait que les centrales au charbon sont nuisibles à la santé humaine et malgré cela, de nouvelles centrales au charbon continuent d’être construites.
Récemment, la société électrique sud-africaine, Eskom a été contrainte de publier ses rapports en matière de santé demandés en 2006, qui indiquent que les 8 centrales opérant à l’époque étaient cumulativement responsables de 17 décès et de 661 hospitalisations dues à des problèmes respiratoires par an.
Greenpeace estime donc qu’au minimum, les pollueurs doivent être tenus responsables et doivent se conformer aux normes d’émissions minimales fixées pour protéger la santé des populations.
Greenpeace a initié une pétition en ligne appelant les Sud-Africains à faire appel à l’agent national chargé de la qualité de l’air afin de refuser la demande d’Eskom.
Une exposition de photos, sous le thème ’’gens empoisonnés », qui montre les énormes conséquences de la combustion du charbon sur les communautés du charbon, va débuter à la Johannesburg Constitution Hill, le 21 août.