Lagos, Nigeria (PANA) – Les engagements d’investissement du Forum Economique Mondial (FEM) et des partenaires au développement pour renforcer le secteur agricole en Afrique ont doublé en passant à 7,2 milliards de dollars, selon le rapport annuel sur la croissance en Afrique de 2013.
Selon le rapport, sur ces 7,2 milliards de dollars de nouveaux engagements, les partenaires du programme Grow Africa ont déjà investi 970 millions de dollars, ce qui a permis la création de 33.000 nouveaux emplois et l’octroi d’une aide à 2,6 millions de petits exploitants agricoles sur tout le continent.
« Le rapport Grow Africa 2013 montre des progrès intéressants sur plusieurs fronts, mais dans l’ensemble, il montre que le niveau d’investissement ainsi que la vitesse et la fiabilité des réformes dans ce secteur restent trop lents pour transformer véritablement les conditions des petits agriculteurs en Afrique », a déclaré le directeur général de l’Agence du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le Dr. Ibrahim Mayaki en réagissant à ce rapport.
Grow Africa est un programme co-fondé en 2012 par le FEM, l’Agence du NEPAD et la Commission de l’Union africaine (CUA) pour accélérer la transformation de l’agriculture africaine. C’est une approche africaine inclusive, dirigée par les pays et basée sur le marché pour soutenir la mise en oeuvre du plan pour la transformation agricole de l’Afrique par le biais du Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA).
Ce rapport, rendu public vendredi, à quelques jours de l’ouverture du FEM sur l’Afrique, qui sera abrité par le Nigeria dans sa capitale, Abuja, a noté que la plupart des investissements à ce jour ont été réalisés par des entreprises du continent et que la moitié de tous les fonds investis l’ont été au Nigeria.
L’augmentation des investissements agricoles soulignée dans le rapport, est conforme à une tendance plus large à la croissance de l’agriculture africaine qui, d’après la Banque Mondiale va tripler en taille d’ici à 2030 pour devenir un secteur estimé à 1.000 milliards de dollars.
Le rapport met l’accent sur certains modèles prometteurs du secteur public comme l’Agence pour la transformation agricole d’Ethiopie, ainsi que sur des cadres d’attraction de l’investissement du secteur privé dans des régions spécifiques, comme le Corridor de Croissance Agricole du Sud de la Tanzanie (SAGCOT).
Il identifie certains des défis que le secteur agricole africain doit relever pour exploiter tout son potentiel. Ces défis étant l’accessibilité des produits financiers pertinents, l’absence d’alignement entre (et au sein) des institutions du secteur public et du secteur privé, qui ralentit ou dissuade les investissements et l’exécution des projets.
« Les gouvernements doivent accélérer les mesures pour mettre en place un environnement favorable en réaction aux priorités du marché et le secteur privé doit innover et être disposé à prendre des risques et à les partager », a déclaré Rhoda Peace Tumusiime, la commissaire à l’économie rurale et l’agriculture de la CUA.
« L’année 2014 est un appel à des efforts concertés des gouvernements, des agriculteurs, des partenaires au développement et des acteurs du secteur privé pour soutenir la dynamique du PDDAA », a affirmé la commissaire.
Le directeur exécutif de Grow Africa, Arne Cartridge, a indiqué que la priorité pour 2014 reste la création de meilleures relations entre les acteurs et les projets afin d’accélérer la vitesse du rendement de l’investissement.
« Nous allons également mettre particulièrement l’accent sur des projets impliquant les jeunes d’Afrique à un moment où tant d’entre eux vont s’installer dans les villes. Près de 90 pour cent des jeunes ruraux qui travaillent dans l’agriculture contribuent à plus d’un tiers du PIB africain et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ce moteur de la croissance », a soutenu M. Cartridge.
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