Pretoria, Afrique du Sud (PANA) – L’Afrique du Sud a célébré dimanche le 50ème anniversaire du discours de Nelson Mandela devant le tribunal de Pretoria au cours de son procès pour trahison.
Connu sous le nom de discours de Rivonia, l’intervention de trois heures du jeune avocat Nelson Mandela, le 20 avril 1964, est devenue l’une des plus célèbres de tous les temps et a contribué à modeler l’histoire africaine.
Résidant à Johannesbourg au début des années 1960, Mandela fut à plusieurs reprises arrêté pour activités séditieuses et poursuivi pour trahison avec la direction du Congrès National Africain (ANC) de 1956 à 1961.
Bien que initialement engagé dans une manifestation non-violente, en association avec le parti communiste sud-africain, il a co-fondé le groupe militant Umkhonto we Sizwe (MK) en 1961, menant une campagne de sabotage contre le gouvernement de l’apartheid. En 1962, il fut arrêté et accusé de trahison.
Le militant anti-apartheid, qui encourait une peine de mort en compagnie de sept co-détenus, avait souligné qu’il se battait contre la domination blanche et contre la domination noire.
« Je poursuis l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivent en harmonie et disposent de chances égales. C’est un idéal pour lequel, je vis et que j’espère atteindre. Mais s’il le faut, c’est un idéal pour lequel, je suis prêt à mourir ».
Le discours, inspiré du discours « L’Histoire m’acquittera » de Fidel Castro, a été largement relayé par la presse, malgré la censure officielle.
Le discours était critique en ce qu’elle mettait en évidence au monde la raison pour laquelle l’ANC s’était éloignée de sa traditionnelle philosophie de non-violence pour la violence.
Au cours d’une interview accordée à une télévision nationale cette semaine, Nic Wolpe, directeur général de la ferme Lilieslief à Johannesbourg, où les détenus de Rivonia ont été capturés, a déclaré que le message visionnaire de Mandela au box des accusés était « si vous croyez que ce que vous faites est juste alors allez-y ».
Le parquet considérait Mandela et ses inculpés comme de violents saboteurs à la solde du communisme.
Le 12 juin 1964, le juge Quartus de Wet avait reconnu Mandela et ses camarades Walter Sisulu, Ahmed Kathrada, Govan Mbeki, Denis Goldberg, Raymond Mhlaba, Andrew Mlangeni et Elias Motsoaledi, coupables de sabotage et les avait condamnés à la prison à vie.
La loi de l’apartheid avait ordonné que le seul Blanc condamné, Denis Goldberg, soit détenu à la prison centrale de Pretoria, et les sept autres envoyés à Robben Island.
Le procès avait retenu l’attention internationale et des appels venus du monde entier avaient demandé la libération des accusés, notamment des Nations unies et le Conseil mondial de la paix.
Le Conseil de l’Université de Londres avait porté Mandela à sa présidence et des veillées de prières nocturnes organisées à la Cathédrale St. Paul de Londres.
Vingt sept ans plus tard, Mandela retrouva la liberté et devint moins de quatre ans plus tard, en 1994, le premier président démocratiquement élu en Afrique du Sud et une référence morale pour toute l’humanité.
Les minutes de ce procès historique étaient gardées au département de la justice de l’Afrique du Sud jusqu’en 1994, l’année où elles ont été transférées aux Archives Nationales.
Il faudra une autre décennie pour qu’elles soient transférées des enregistreurs obsolètes vers des bandes avec l’aide de la British Library.
Mandela est décédé le 5 décembre 2013, chez lui, à Johannesbourg.