Dakar, Sénégal (PANA) – L’Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS) a indiqué une hausse de la consommation de drogues en Afrique, dans son 45ème rapport pour l’année 2013 rendu public mardi à Dakar, au Sénégal, par le Bureau régional de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC).
Selon le rapport, le taux de consommation de la cocaïne en Afrique a atteint 0,7 pour cent contre la moyenne mondiale évaluée à 0,4 pour cent.
Ainsi, il a été enregistré au cours de l’année 2013 une augmentation du trafic d’opiacés (drogues synthétiques), de la fabrication et du trafic illicite des stupéfiants synthétiques ainsi que l’abus de cannabis, de stimulants chimiques, de cocaïne en Afrique de l’Est, du Nord et dans la sous-région.
En Afrique de l’Ouest, le rapport souligne que l’héroïne transite de plus en plus à destination de l’Europe et est également trafiquée vers l’Afrique australe.
En raison de l’accroissement de la population africaine, le marché régional de la cocaïne est susceptible de s’étendre en réaction à l’augmentation de la demande et la culture du cannabis est très répandue dans la région, selon l’OICS.
A cet effet, le trafic des stupéfiants chimiques est devenu intense entre l’Asie de l’Est, du Nord-Est, l’Océanie et les pays de l’Afrique de l’Ouest tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Nigeria, le Sénégal et le Togo.
Environ 1,5 tonne de drogues chimiques ont été passées en contrebande de l’Afrique vers l’Europe en 2012, 14 kg ont été saisis à l’aéroport international de Lomé (Togo) et 2 kg saisis à l’aéroport international de Cotonou (Bénin) en 2013.
Le rapport de cette année met l’accent sur les conséquences économiques et l’ampleur des coûts sociaux, en matière de santé, de sécurité publique, de criminalité, de productivité et de gouvernance dans le monde, plus particulièrement en Afrique.
A cet effet, elle invite tous les Etats à unir leurs efforts pour mettre en oeuvre à moindre coût des politiques de prévention et des programmes de traitement efficace des toxicomanes dont les jeunes constituent la majeure partie.
»Nous avons constaté que le trafic de drogue se fait souvent par les voies maritime, aérienne, et routière. Ce phénomène constitue aujourd’hui l’une des graves conséquences sur la santé des populations en Afrique, et surtout la jeunesse. A travers ce rapport, nous voulons exhorter tous les gouvernements et tous les acteurs de ce secteur, à procéder à une sensibilisation et à une prise en charge préventive des personnes vulnérables », a précisé le conseiller régional à l’ONUDC, Ludovic D’Hoore.
En terme de traitement, un toxicomane sur 18 en Afrique a accès à des services de traitement et la prise de drogue par injection est l’une des causes du VIH/SIDA à un taux de 9,2 pour cent chez les usagers.
»Les usagers qui consomment la drogue par injection sont les plus exposés au VIH/SIDA à cause de l’échange des seringues, et nous appelons nos Etats africains à traiter ces personnes comme des malades. A cet effet, nous les invitons à former des médecins psychiatres et des psychologues pour une bonne prise en charge et une diminution au niveau de la demande de drogue dans la sous-région et sur le plan mondial », a indiqué le chargé de projet de réduction de la demande de drogue, Babacar Diouf.
Certains produits dangereux ont été retenus par l’OICS, tels que la cocaïne, le cannabis, l’héroïne et les drogues synthétiques fabriquées dans certains laboratoires découverts au Nigeria et en Guinée.
Le rapport de l’OICS est présenté officiellement ce mardi à Londres au niveau mondial et dans tous les continents et toutes les représentations de l’ONU.
Il recommande à tous les pays de faire une sensibilisation, un suivi et une prise en charge des groupes vulnérables tels que les jeunes, afin d’économiser sur le coût de la gestion des problèmes qui découlent du trafic de drogue et veiller ainsi à la santé et au bien-être de l’humanité.