Lagos, Nigeria (PANA) – Alors que le traité ayant scellé, il y a 100 ans, la réunification des Protectorats du Nord et du Sud du Nigeria sous le régime colonial britannique prend fin ce 1er janvier 2014, une coalition de différentes ethnies, sous l’égide du Mouvement pour un Nigeria nouveau (MNN), plaide pour une restructuration du pays.
Le mouvement, qui regroupe Lower Niger Congress, Federation of Odua People, Middle Belt Congress et Oporoza House, a fait connaître sa position lors d’une conférence de presse organisée lundi à Lagos.
« A partir de janvier 2014, le Nigeria n’existera que sur papier en tant qu’Etat, car le traité ayant scellé sa fusion cessera techniquement d’exister », a déclaré à la presse le coordonnateur du mouvement, le Dr. Fred Ageyegbe.
« Même si les pouvoirs exécutifs, législatifs et autres demeurent, ce qui est important aujourd’hui est que les différentes nationalités renégocient et décident sur quelles bases elles veulent coexister, lors de la Conférence constitutionnelle prévue l’année prochaine », a-t-il dit.
Le Dr. Agbeyegbe attribue l’origine des problèmes socio-politiques et économiques que rencontre le pays à la réunification qui, selon lui, a été imposée à la population.
« Ce que nous rejetons ce n’est pas le Nigeria en soi, mais le système unitaire, le caractère inégalitaire de la structure qui accapare nos ressources et le refus de changer le système. Nous disons simplement que nous voulons un Nigeria meilleur ».
« La fusion a été faite sans consultation. Lord Frederick Lugard a pris la terre appartenant aux groupes ethniques ainsi que leurs ressources. Nous réclamons notre souveraineté, qui nous a été donnée par Dieu, l’injustice et l’oppression doivent cesser », a-t-il ajouté.
Pour un autre membre du mouvement, Timi Ogoriba, la conférence nationale, qui se tiendra l’année prochaine, selon le président Goodluck Jonathan, reste la panacée aux problèmes du Nigeria.
« Le MNN, au nom des groupes ethniques du Nigeria pris au piège, demande au président Jonathan de réaliser rapidement la tâche historique que la providence lui a attribuée d’aider la population à reprendre les fondations en péril de la maison Nigeria en ruines… en abordant les questions qui secouent la vie politique », a déclaré Ogoriba.
« Le MNN est persuadé que la tenue de la Conférence nationale sera une panacée pour les questions très diverses qui tourmentent le Nigeria », a-t-il indiqué.
Pour une bonne tenue de la conférence, le mouvement propose que la disposition constitutionnelle imposée par Lord Lugard en 1914, ainsi que la Constitution de 1999 imposée par l’ancien chef d’Etat militaire, le général Abdulsalami Abubakar, soient remplacées.
Pour eux, le Nigeria a régressé en ayant perdu le fédéralisme en vigueur en 1966.
Le mouvement suggère la mise en place d’un processus semblable à celui entrepris en Afrique du Sud par la Convention pour une Afrique du Sud démocratique (CODESA), qui a négocié la fin de l’apartheid dans le pays.
Le gouvernement nigérian, pour l’heure, a déjà lancé un programme visant à célébrer le centenaire du pays en 2014.
Photo: Eric Gaba