Brisbane, Australie (PANA) – Une lettre ouverte, publiée à l’attention du Groupe des 20 plus grandes économies, a appelé à des actions concrètes pour arrêter la corruption et rendre le système mondial plus transparent.
La lettre, conjointement écrite par Transparency International, deux lauréats du prix Nobel et 22 chefs de la société civile représentant tous les continents, a été écrite cinq jours avant le sommet des dirigeants du G20 à Brisbane, en Australie.
« A moins d’un oubli, les premières victimes de la criminalité organisée, de la corruption et de l’évasion fiscale ou l’évitement sont les citoyens les plus pauvres du monde », ont-ils écrit dans la lettre.
Parmi les signataires figurent le prix Nobel l’archevêque Desmond Tutu et Tawakkol Karman, les chefs de l’Africa Progress Panel, Amnesty International, Care International, Christian Aid, Global Witness, Oxfam, One Campaign, Tear Fund, Transparency International et World Vision.
La lettre lance un appel aux dirigeants du G20 à prendre des mesures concrètes pour empêcher l’argent illicite blanchi chaque année qui pourrait être utilisé pour réduire la pauvreté et améliorer la vie de millions de personnes.
Selon les signataires de la lettre : «Le G20 doit (d’une part) déclarer hors-la-loi la propriété de société secrète et mandater des registres publics de l’identité de la personne vivante réelle qui possède en fin de compte et contrôle les sociétés et d’autres entités juridiques pour rendre plus facile le suivi de l’origine des fonds corrompus ou illicites.
» (et d’autre part) assurer que les sociétés multinationales publient des informations sur une base de pays par pays sur les revenus, les bénéfices et les impôts payés afin que les citoyens puissent examiner où l’argent a été gagné et où il va peut-être manquer ».
L’effort conjoint des militants anti-corruption, des organisations humanitaires et des personnes reconnues pour leur autorité morale et éthique, organisé par Transparency International, est de montrer aux dirigeants du monde qu’il y a une croyance commune à travers les continents et les circonscriptions que des actions spécifiques peuvent limiter la corruption et les activités illégales si les gouvernements en font une priorité.
«Quand un système financier mondial permet l’écoulement incontrôlé dans le monde entier de milliards de dollars d’argent corrompu ou volé, quelque chose cloche. Lorsque le secret bancaire permet de dépouiller l’Afrique de 50 milliards de dollars chaque année, quelque chose cloche. Quand les pauvres de ce monde voient la richesse de leurs pays glisser au-delà de leurs frontières, quelque chose doit être fait », ont-ils indiqué dans la lettre.
Dans la course pour générer de la croissance dans l’économie mondiale, les signataires rappellent aux dirigeants du monde qu’ils doivent mettre les personnes au centre de la prise de décision pour le développement durable et inclusif.
L’initiative coïncide avec une campagne de médias sociaux organisée par Transparency International, pour envoyer plus de deux millions de tweets aux dirigeants du G20 pour sa campagne « Démasquer la corruption ».
Les trois objectifs de la campagne sont d’introduire des réglementations bénéfiques en matière de propriété globale avec les registres publics, utiliser le refus de visa pour punir les corrompus et s’assurer que les corrompus ne profitent pas des produits de la corruption.