Quelques jours après que le troisième homme impliqué dans le meurtre du joggeur non armé Ahmaud Arbery ait finalement été arrêté en Géorgie, la police a été appelée pour l’ornithologue Christian Cooper, le jour du Memorial Day, pour avoir prétendument « menacé» une femme blanche promenant son chien déchaîné dans une zone de Central Park où les chiens doivent être obligatoirement tenus en laisse. Et ceci, au moment où finalement un des êtres les plus recherchés et terrifiés d’Amérique venait de mourir entre les mains de la police de South Minneapolis.
Alors que l’on pensait que les choses ne pouvaient pas empirer pour les noirs pendant cette crise de coronavirus, George Floyd a été arrêté par la police pour un supposé faux et usage de faux. On ne sait pas comment Floyd s’est retrouvé épinglé au sol par l’ancien officier de police de Minneapolis Dereck Chauvin qui a tenu son genou sur son cou assez longtemps pour lui faire perdre connaissance avant d’être ensuite déclaré mort peu de temps après à l’hôpital. Floyd est vu sur une vidéo quelques minutes plus tôt, coopérant pacifiquement avec les agents de police.
Beaucoup se demandent quand cela s’arrêtera t-il ? Quand le meurtre de sang-froid d’hommes noirs non armés en Amérique cessera-t-il ? Quand est-ce ces tueurs – de nombreux fonctionnaires en uniforme – seront-ils tenus responsables de leurs crimes ? Mais comment s’attendre à ce que cela se produise alors que l’Amérique elle-même n’a jamais été tenue responsable de ses crimes ?
C’est ce qui arrive quand certains s’en sortent toujours quelle que soit la gravité de l’acte commis. Vous souvenez-vous quand des Blancs ont « découvert» l’Amérique, exterminé les Amérindiens et amené des Africains kidnappés pour construire l’Amérique et que personne ne les a jamais tenus responsables de ces atrocités? Alors pourquoi arrêter ? Certains appellent cela réussir grâce à la sueur de son front.
L’obsession de l’Amérique pour les hommes noirs remonte à l’esclavage, lorsque des hommes noirs ont été kidnappés et amenés ici pour travailler gratuitement pendant plus de 400 ans tout en subissant des violences physiques et restant impuissants face aux sévices que subissaient leurs femmes devenues systématiquement la proie d’hommes blancs. Même après avoir aidé à libérer ce pays des Britanniques et mené la guerre civile, les hommes noirs n’ont jamais vraiment eu de répit. Comment osent-ils se battre pour la liberté ? Comment osent-ils aspirer à une vie meilleure que celle que le maître est disposé à leur donner ? Comment osent-ils rêver d’une liberté qui devrait être réservée aux Blancs ? Comment osent-ils penser ou rêver d’être égaux aux blancs ? Faut-il mentionner que les blancs viennent des Noirs, qui ont été les premiers êtres humains sur terre, nés en Afrique, berceau de la civilisation ? Je digresse.
Les Blancs qui ont volé tout ce qu’ils ont aux Amérindiens et aux Africains adorent parler de réussir grâce à la sueur de leur front. Carol Anderson l’appelle «rage blanche». Et cette rage blanche hante les hommes et les communautés noires en Amérique depuis le début de leur enlèvement.
Une phase de reconstruction très temporaire a laissé les Noirs fauchés après la guerre civile, leur argent durement gagné volé de la Freedman’s Bank. Ils ont été lynchés, mis à l’écart, incarcérés en masse et sont au 21e siècle toujours tués par les chasseurs d’esclaves en uniforme à des taux plus élevés que tout autre groupe en Amérique. On pourrait penser que les hommes noirs seraient ceux craignant le plus pour leur vie en Amérique ; au lieu de cela, cet argument est souvent utilisé contre eux pour les tuer ou les blesser gravement.
James Balwin a un jour demandé : « Je ne vais pas vivre encore 60 ans ; vous m’avez toujours dit que cela prend du temps. Cela a pris le temps de mon père, de ma mère, de mon oncle, de mon frère et de ma sœur, de mes nièces et neveux. Combien de temps voulez-vous pour votre changement ? «
Si quelqu’un pense que certains blancs changeront d’avis ou changeront soudainement leur comportement, il / elle attendra longtemps. Comme Maya Angelou l’a dit un jour : « Si quelqu’un vous montre qui il est, croyez-le la première fois. »
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