La représentante spéciale de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Mme Zainab Bangura, a condamné à son tour l’escalade de la violence au Sud-Soudan, notamment les crimes de violence sexuelle commis contre les femmes et les filles.
Dans un communiqué publié à New York, Mme Bangura a appelé les chefs d’état et de gouvernement de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) de reconnaître la gravité de la violence sexuelle, en demandant aux autorités du Sud-Soudan à prendre des mesures immédiates pour empêcher leurs troupes et milices associées de commettre ces crimes, et de punir les responsables.
“L’IGAD devrait veiller à ce que la branche militaire et politique du Soudan du Sud aille au-delà de la rhétorique et mette en œuvre les engagements qu’elle a pris dans un communiqué datant de 2013 sur la prévention et la répression face aux crimes de violence sexuelle”, a-t-elle souligné.
L’IGAD est un bloc de huit pays d’Afrique comprenant Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, le Sud-Soudan et en Ouganda. Les dirigeants de ses pays membres se réunissent dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, pour un sommet extraordinaire sur la situation au Soudan du Sud.
L’envoyé de l’ONU a également insisté que le bloc doit poser son influence sur les parties engagées dans le conflit afin qu’elles cessent immédiatement, préviennent et luttent efficacement contre les crimes graves, y compris la violence sexuelle.
“IGAD doit clairement insister sur la nécessité de rendre des comptes, conformément à l’accord sur la résolution du conflit au Sud-Soudan en Août 2015,” a-t-elle noté.
Elle a également appelé les participants au conflit à dissuader leurs troupes de commettre de tels crimes, et le gouvernement du Sud-Soudan à enquêter sur les violations et les abus présumés et de poursuivre les responsables.
«Dans notre politique, il ne faut pas oublier les survivants. La communauté internationale est solidaire avec eux et ne ménagera aucun effort pour veiller à ce qu’ils reçoivent des soins adéquats, le soutien et l’apport de moyens de subsistance tout en veillant à ce que les auteurs, quels que soient leurs rangs, soient inculpés”, a répété Mme Bangura.
La situation dans le Sud-Soudan s’est aggravée après l’éclatement des combats il y a trois semaines au sein et autour de la capitale, Juba, entre les forces rivales soutenant le président Salva Kiir et le premier vice-président Riek Machar.
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a condamné lundi les rapports de violence sexuelle généralisée, avec le viol et viols de masse sur des femmes et jeunes filles, par des soldats et des hommes armés non identifiés dans le pays.
La MINUSS a également souligné que de tels actes constituent de graves violations sur les droits de l’homme et peuvent être considérés comme des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Les avocats de défense des droits de l’homme et des femmes de la MINUSS affirment poursuivre leur enquête sur les violations des droits de l’homme, et ont déclaré qu’il y avait eu plus de 100 cas distincts de violence sexuelle et de viol contre des civils innocents non armés, y compris des viols collectifs et abus sexuels sur mineurs depuis le déclenchement du conflit en Juillet.
Une fois bouclés, les rapports seront transmis pour des mesures de suivi, au Secrétaire général de l’ONU, au Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) et le Bureau du Représentant Spécial sur la Violence Sexuelle dans les Conflits.
Depuis que les combats ont éclaté dans la capitale, Juba, le 8 Juillet, l’ONU a continué de recevoir des rapports de traitements inhumains, en dépit des appels à toutes les parties pour l’arrêt de ces pratiques.
D’après la traduction de Oumar Diouck