Brazzaville, Congo (PANA) – Le Comité des dix pays de l’Union Africaine (UA) sur la réforme du Conseil de Sécurité qui s’est réuni vendredi à Oyo, ville natale du président congolais, Denis Sassou Nguesso (plus de 500 km au Nord de Brazzaville), a pris des mesures destinées à consolider la position commune de l’Afrique de disposer de sièges permanents à l’ONU.
Cette réunion a connu la présence des présidents Theodoro Obiang Nguema de la Guinée équatoriale, de Sierra Leone, Ernest Baï Koroma, du Conseil général national de la Libye, Nouri Abu Sahmain, et du Congo, Denis Sassou Nguesso, qui a dirigé les travaux des ministres des Affaires Etrangères des pays membres du Comité et des représentants de la Commission de l’UA.
Les membres du Comité continueront de s’assurer que l’approche globale prévale dans les négociations sur la réforme et veilleront à ce que l’Afrique maintienne sa cohésion et parle d’une seule voix. Une campagne sera entreprise auprès des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU en vue de leur soutien.
Le programme de cette campagne sera coordonné par le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, président du Comité des dix de l’UA.
Le Comité a demandé à la Commission de l’UA de travailler avec le Comité des représentants permanents d’ici à la prochaine année budgétaire 2015, afin de trouver les ressources nécessaires pour le financement des activités du Comité à partir d’un fonds général.
Il a instruit les ambassadeurs représentants permanents à New York de redoubler d’efforts en direction des autres groupes d’intérêts en vue de nouer des alliances.
Membre du Comité des dix de l’UA, le président Denis Sassou N’Guesso a souligné l’importance pour les Etats africains d’avoir une position commune.
‘’Nous allons donc faire des propositions concrètes au prochain Sommet de l’UA à Malabo. Il n’y a pas de doute que comme à l’occasion d’autres débats comme celui sur le climat, etc., l’Afrique parlera d’une seule voix et fera connaître sa position jusqu’à avoir raison; parce qu’elle ne pourra pas indéfiniment supporter une telle injustice’’, a-t-il déclaré.
Pour le chef de l’Etat congolais, ‘’l’Afrique d’aujourd’hui n’est plus celle de 1945, la grande absente du jeu international. Le temps semble venu de mettre fin à la marginalisation de ce continent d’avenir. Cette injustice historique mérite d’être réparée, à l’heure où tous les indicateurs plaident en faveur de cette zone considérée comme la nouvelle frontière du développement’’.
L’Afrique demeure la seule région du monde qui n’a pas de représentant permanent au Conseil de sécurité. Le continent veut être représenté dans tous les organes de prise de décision des Nations Unies, en particulier au Conseil de sécurité.
Le président Koroma a, pour sa part, fait savoir qu’il est question de corriger l’injustice historique faite de l’exclusion de l’Afrique au Conseil de sécurité. ‘’Nous réclamons notre place légitime…’’ , a-t-il dit, appelant les Africains à l’unité et à la cohésion.
L’Afrique est favorable à une représentation du continent au Conseil de sécurité élargi aux deux catégories de membres permanents et non permanents. Elle souhaite disposer d’au moins deux sièges permanents avec tous les privilèges et prérogatives de membre permanent, y compris le droit de veto et cinq sièges de membres non permanents.
Le Sommet d’Oyo a eu pour objectif d’examiner l’évolution du processus de la réforme du Conseil de Sécurité, de mettre en place des stratégies pour élargir davantage les soutiens, chercher et identifier les points de convergence et de divergence en vue de construire des alliances efficaces et constructives.
C’est la première réunion du Comité des dix de l’UA en dehors des sessions ordinaires des Conférences des chefs d’Etat de l’Union.
Ce comité des dix états est composé de l’Algérie, de la Namibie, de la Sierra Leone, du Congo, de la Libye, de l’Ouganda, la Guinée Equatoriale, de la Zambie, du Kenya et du Sénégal.