Par Isseu Diouf Campbell
Lors du forum intitulé “Faire des affaires en Côte d’Ivoire” organisé par le Service de Promotion Economique de la Côte d’Ivoire aux USA, Canada et Mexique, le 14 Avril, 2014 à l’hôtel Intercontinental de Manhattan, le Premier Ministre Daniel Kablan Duncan est allé droit au but dans son discours adressé aux investisseurs potentiels.
“Nous devons reconnaître que les relations commerciales entre nos deux pays sont nettement en-dessous de leurs réels potentiels … C’est donc une bonne chose que le service de la Promotion économique ait été créé à New York en septembre 2012 pour renforcer le partenariat entre nos deux pays” a-t-il déclaré.
En 2013, le volume des échanges commerciaux entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire a atteint 1,2 milliards de dollars avec la Côte d’Ivoire exportant essentiellement du café, des fèves de cacao, des produits dérivés et du caoutchouc naturel et les Etats-Unis, de l’équipement, surtout des véhicules et des camions.
En delà des exportations, plusieurs sociétés américaines y compris Citi Bank, Fedex, Boeing, Cargill, Chevron, General Electric et Ernst Young sont déjà installées en Côte d’Ivoire mais le premier ministre Duncan veut aller plus loin.
“À côté des grandes sociétés, nous aimerions que les petites et moyennes entreprises américaines viennent dans notre pays pour apporter une valeur ajoutée à nos produits locaux” a-t-il ajouté.
La Côte d’Ivoire, autrefois puissance économique de l’Afrique de l’Ouest, avait perdu son attrait avec l’éclatement d’une guerre civile en fin 2002 qui a transformé le pays et son économie en champ de ruines.
L’actuel président Allassane Ouattara inauguré le 21 Mai, 2011 après plusieurs mois d’impasse politique avec son adversaire Laurent Gbagbo a l’ambition à travers un Plan National de Développement, de générer une forte croissance durable, de créer de la richesse et des emplois, et surtout de réduire le taux de pauvreté d’ici à 2015.
La Côte d’Ivoire est le principal producteur mondial de fèves de cacao avec 35% de l’approvisionnement mondial, le premier exportateur mondial de noix de cajou, le cinquième producteur mondial d’huile de palme et le septième de caoutchouc. Le sol du pays possède également du manganèse, de l’or, du diamant, des minerais de fer, du nickel, du pétrole et du gaz.
Avec un taux de croissance de 8,7 % en 2013, des investissements directs étrangers de 800 millions de dollars et une réduction du niveau de sécurité de 4 à 2, un niveau comparable à celui des villes comme New York ou Genève, la Côte d’Ivoire travaille très dur pour regagner sa position d’antan.
À cet égard, le gouvernement a adopté des nouvelles lois pour prévenir la corruption, mis en place un code d’investissement plus attractif pour l’électricité, les TIC, et le régime foncier et a créé le Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire, un guichet unique pour la promotion et la facilitation des investissements dans le pays.
Avec plus de 400 réservations enregistrées pour le forum de New York, pour seulement 200 places disponibles, l’intérêt du côté américain était certainement là au point où le premier ministre Duncan a du modifier l’horaire de son vol pour rencontrer davantage d’investisseurs.
Il appartient maintenant au gouvernement ivoirien qui veut voir la Côte d’Ivoire devenir un pays émergent à l’horizon 2020, de négocier ferme et de créer une croissance capable d’avoir des retombées sur le citoyen ivoirien lambda.