Une pluie de non est tombée le 23 février 2024, au lendemain de l’entretien de Macky Sall avec des membres sélectionnés de la presse où le président mal-aimé avait affirmé que la date des prochaines élections ne serait retenue qu’à la suite d’un dialogue.
Lors d’une conférence de presse tenue par les 16 candidats aux élections présidentielles retenus par le Conseil constitutionnel, le discours est le même : « Nous ne participerons pas au dialogue. »
Pour Anta Babacar NGom, si Macky Sall voulait la paix comme il le prétend, il l’aurait acté. C’était très facile.
« Nous vous avons dit que vous n’aviez pas besoin de discuter de date avec nous », a-t-elle déclaré. « Vous pouvez vous assoir dans votre palais présidentiel et choisir une date tombant avant le 2 avril 2024 et nous n’aurons aucune objection. De plus, nous n’avons rien à discuter avec vous. Nous l’avons dit la dernière fois. Nous l’avons dit dans plusieurs communiqués et nous le dirons encore une fois : le seul dialogue qui vaut est celui avec le peuple sénégalais. »
Pour Amadou Ba, mandataire de la coalition Diomaye Président, « le Conseil constitutionnel a été très clair. Il a demandé au président de la République de dialoguer avec les autorités compétentes. En évoquant les autorités compétentes, le Conseil constitutionnel n’a pas inclus les acteurs politiques ou autres mouvements dans sa directive. Il voulait que le président dialogue avec les autorités compétentes, à savoir la Direction générale des élections (DGE), la Commission électorale nationale autonome (CENA), les préfets, les gouverneurs et tout autre acteur concerné par le processus électoral pour déterminer une date conforme à l’état de distribution du matériel… Macky Sall a substitué cette injonction de dialoguer avec les autorités compétentes pour faire du dilatoire. Ce dialogue n’a aucun fondement légal. Ce dialogue n’a aucun fondement politique. »
Aly Ngouille Ndiaye, un autre candidat, de rajouter : « J’étais le ministre de l’intérieur chargé de l’organisation des élections en 2019 et je peux vous assurer que des élections peuvent se tenir en mars 2024. »
Pour ces candidats, ce dialogue est juste une excuse pour Macky Sall de gagner du temps et de rester au pouvoir au-delà du 2 avril, et cela, il est hors de question qu’ils y prennent part.
Le Front des candidats à l’élection présidentielle (FC25) compte saisir le Conseil constitutionnel et diffuser une lettre ouverte adressée au président de la République.
Le FC25 invite les Sénégalais à répondre à l’appel lancé par le Front pour la défense de la démocratie, par le F24, et à matérialiser le deuil et les funérailles de la démocratie sénégalaise en exerçant ce dimanche leur droit de vote, de façon symbolique.