L’Italie ainsi que d’autres pays de l’Union Européenne ne devraient pas céder le contrôle des opérations de sauvetage dans les eaux internationales aux forces libyennes parce qu’ils se sont engagés dans une conduite imprudente lors de récentes opérations de sauvetage risquant la vie de migrants dans les eaux internationales de la Méditerranée.
La Méditerranée centrale est la voie de migration la plus meurtrière au monde. Du début de 2014 au 1er juin 2017, plus de 12.000 personnes sont décédées ou ont été portées disparues. Depuis le 1er janvier, plus de 60.000 personnes ont été secourues et amenées aux rivages italiens.
Human Rights Watch a déclaré que les 10 et 23 mai, des bateaux de patrouille des garde-côtes Libyens dans les eaux internationales intervenant dans des opérations de secours déjà en cours par des organisations non gouvernementales, ont eu des comportements menaçants susceptibles d’induire la panique et n’ont pas fourni de gilets de sauvetage aux personnes qui avaient besoin d’être secourus de navires non navigables.
Selon l’organisation, le 23 mai, des groupes non-gouvernementaux ont été témoins – et ont enregistré en vidéo – des garde-côtes Libyens tirer des coups de feu en plein air et ont recueilli des témoignages corroborants de survivants selon lesquels les officiers avaient également tiré des coups de feu dans l’eau après que des migrants en panique aient sauté en mer.
La décision de l’Italie de céder le contrôle de l’événement du 10 mai aux garde-côtes Libyens était conforme à une stratégie globale de l’UE pour suppléer les autorités libyennes pour empêcher les migrations de bateaux vers l’Europe en dépit des profondes inquiétudes concernant l’externalisation de la responsabilité vers un pays en conflit et où les migrants font face à des abus horribles.
Il a déclaré qu’il y avait également des rapports crédibles de moniteurs sur scène que, le 26 mai, un bateau de garde-côtes Libyens a tiré, dans les eaux internationales, sur un navire de garde-côtes italiens en train de secourir des migrants pour les débarquer à Lampedusa.
L’incident a été signalé dans les médias italiens, bien les garde-côtes italiens ont nié l’incident.
Human Rights Watch a déclaré en règle générale que les forces libyennes débarquent des personnes qu’elles secourent ou qu’ils interceptent en mer en Libye, où elles sont confrontées à une détention arbitraire dans des conditions abyssales et à un risque bien documenté d’abus graves, y compris le travail forcé, la torture et la violence sexuelle.
En raison de ce que les Nations Unies ont appelé une «crise des droits de l’homme» pour les migrants en Libye, les navires de l’UE sont interdits de renvoyer quiconque là-bas, peu importe l’endroit où se déroule le sauvetage. L’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, a appelé tous les pays à «permettre aux civils fuyant la Libye (les ressortissants libyens, les résidents habituels de la Libye et les ressortissants de pays tiers) d’accéder à leurs territoires».
Les autorités libyennes manquent de capacité, d’équipement et de formation pour effectuer des secours sécurisés, ce qui devrait être nécessaire avant qu’ils ne puissent assumer la coordination, a déclaré Human Rights Watch. Si l’Italie dirige une opération de sauvetage, elle devrait assurer un sauvetage et un débarquement sûrs et ne pas remettre le commandement aux garde-côtes Libyens, sauf en cas de perte de vie imminente et l’absence de navires de sauvetage alternatifs, a-t-il ajouté.
Source PANA