La mère de Thomas Eric Duncan et neveu Josephus Weeks
By Isseu Diouf Campbell
La décision qu’a prise Thomas Eric Duncan de venir aux Etats-Unis après s’être sciemment ou pas exposé au virus Ebola dans son pays d’origine le Libéria a changé le destin d’innombrables citoyens vivant aux Etats-Unis et venant des pays comme la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, touchés par Ebola.
Les chances d’obtenir un visa américain en Afrique ne vont certainement pas augmenter et les voyageurs venant de ces nations doivent maintenant passer un dépistage systématique à leur arrivée dans les cinq aéroports américains couvrant 95 pour cent des arrivées de touristes venants de l’Afrique de l’Ouest.
Les mesures de sécurité mises en œuvre par les centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et le Département de la sécurité intérieure (CBP) a pour but, selon le directeur de la CDC, Tom Frieden, de « protéger davantage la santé des Américains. »
Pourtant, le président de la Chambre John Boehner a rejoint hier la longue liste des républicains appelant à une interdiction de voyager.
La Maison Blanche n’est pas de cet avis.
« Arrêter les vols dans cette région du monde pourrait empêcher l’accès rapide du personnel et de l’équipement dans la région. Et la seule façon pour nous de mettre un terme à cette épidémie et d’éliminer tout risque de fièvre hémorragique à virus Ebola au public américain, est de rayer cette épidémie à la source, » a expliqué l’attachée de presse de la Maison Blanche John Earnest.
Depuis la mort de Thomas Eric Duncan le 8 Octobre dernier, deux professionnels de la santé qui étaient en contact avec lui au Texas Presbyterian Hospital ont contracté le virus.
Alors que tous les efforts sont maintenant axés sur l’arrêt de la propagation du virus aux Etats-Unis, la crainte du virus Ebola est train de provoquer une stigmatisation.
« Les gens hésitent à dire qu’ils reviennent de la Guinée, du Libéria ou de la Sierra Leone à cause des perceptions négatives », a déploré Charles Cooper, président du conseil consultatif Africain du Bronx.
» J’ai entendu parler d’un citoyen libérien vivant à Staten Island, à qui l’employeur a demandé de rester à la maison et de ne pas venir au travail, » a déclaré Cooper.
Selon Ahmed Kargbo, ancien président de l’Association Sierra-léonaise des Etats-Unis, la stigmatisation a commencé bien avant le début des dépistages dans les aéroports américains.
« Lorsque les gens voient un Africain maintenant, Ebola est la première chose à laquelle ils pensent. Ils pensent que vous avez le virus ou que vous êtes le porteur de la maladie. »
Il en résulte que certains membres de la communauté africaine ne se sentent plus en sécurité. Ils ont peur d’être pris pour cibles « , a ajouté Ahmed.
Dans un éditorial publié dans le Dallas Morning News, Josephus Weeks insiste sur le fait que son oncle Thomas Eric Duncan n’a jamais aidé une femme enceinte atteinte du virus Ebola et qu’il « n’aurait jamais sciemment exposé quiconque à cette maladie. »
Entre-temps, le Département de la Santé de New York essaie de rassurer les New-yorkais en fournissant des informations exactes et mises à jour sur le virus Ebola. Cela suffira-t-il à arrêter la stigmatisation systématique des Africains? Seul l’avenir nous le dira.
Pour plus d’informations sur le virus Ebola, visitez le lien ci-dessous.
http://www.nyc.gov/html/doh/downloads/pdf/cd/ebola-fr.pdf
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