Certains pourraient penser que c’est une plaisanterie et que dans aucun pays démocratique, un cadre de l’administration sénégalaise ne serait arrêté après 22 heures sans mandat, encore moins retenu sans procès pendant presque un an pour ce que la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies adoptée le 10 décembre 1948 considère comme un droit dans son article 19 : la liberté d’opinion et d’expression.
Dans un message publié sur Facebook le 12 avril 2023, Bassirou Diomaye Faye pointait du doigt une certaine magistrature sénégalaise dans sa gestion du procès de diffamation opposant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, à Mame Mbaye Niang et la comparait au syndicat de la magistrature française. Les événements récents de février 2024 finiront par donner raison à Bassirou Diomaye Faye, aujourd’hui candidat aux élections présidentielles. Et c’est sans doute la dimension prophétique de ses propos qui lui a valu son arrestation. Il a dit tout haut ce que beaucoup avaient déjà constaté : l’instrumentalisation de la justice pour éliminer un concurrent politique de taille comme Ousmane Sonko et se maintenir au pouvoir. Ce n’était pas la première fois sous le régime de Macky Sall. Karim Wade et Khalifa Sall en avaient déjà été les victimes.
Pour avoir osé dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas, Bassirou Diomaye Faye a perdu sa liberté depuis le 14 avril 2023, son droit de faire campagne au même titre que les 18 autres candidats retenus par le Conseil constitutionnel, et le 10 mars dernier son temps d’antenne sur la télévision et la radio publiques sénégalaises.
« Considérant que le Conseil national de régulation de l’audiovisuel a relevé que le temps d’antenne du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été utilisé par une personne autre que le candidat lui-même, il est décidé que le temps d’antenne du 10 mars 2024 du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye n’est pas diffusé », a déclaré le CNRA dans un communiqué publié le 10 mars 2024.
« Le temps d’antenne à la radio et à la télévision publiques, mis à disposition des candidats à l’élection présidentielle du 24 mars 2024, est de trois (03) minutes par jour et par candidat, du dimanche 10 mars 2024 à 00 heure au vendredi 22 mars 2024 à minuit », selon le CNRA.
Le CNRA, qui a établi l’ordre de passage des candidats par tirage au sort dans un souci d’ « assurer une équité et une transparence dans le processus électoral », est la même organisation qui refuse de diffuser le message de Bassirou Diomaye Faye toujours détenu et porté par son porte-parole Amadou Ba.
Les membres de la société civile sénégalaise avaient dénoncé son arrestation en 2023. Aujourd’hui, les membres de la Coalition Diomaye Président demandent sa libération, afin qu’il bénéficie des mêmes droits que les 18 autres candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
Ci-dessous le post facebook de Bassirou Diomaye Faye:
« ⚖️ LA CLOCHARDISATION CONTINUE ⚖️
Le Président Ousmane Sonko, a jusqu’au 29 avril 2023 pour interjeter appel. Ce délai court toujours. Mais, des magistrats ont décidé de le juger avant l’expiration même de ce délai, à lui, imparti par la loi.
En d’autres termes, ils ont décidé de lui dénier le droit de faire appel d’une décision le condamnant et de reconnaître ce même droit à la partie adverse composée de Mame Mbaye Niang et du Procureur qui, du reste, demeure un intrus dans cette procédure.
C’est un procès contre l’éligibilité du Président Ousmane Sonko. Ni plus ni moins. Et dans cette perspective, l’urgence et la précipitation notées rendent compte d’une volonté de livrer commande, hic et nunc, au prince dont le regard hésitant est figé sur l’échéance du 25 février 2024.
Certains magistrats, une infime minorité, se sont donnés comme mission d’égorger, de dépecer et de servir de la viande fraîche d’opposants politiques au Président Macky Sall pour qu’il décide, selon ses manies et ses phobies, à quelle sauce il voudrait les manger.
Ce comportement dommageable à la compétition politique démocratique et inclusive et à la paix civile au Sénégal doit cesser.
En tout état de cause, force restera à la vérité et au peuple s’il ne veut être soumis, par la force, pendant des décennies et des décennies.
#resistance
#FreeSénégal
#weurndombo
#SonkoPresident »